Quelque-chose-entre-un-spectacle-une-conférence-un-documentaire-de-cirque
Comme Godard le disait à propos de cinéma,
ce n’est pas une histoire du cirque juste, c’est juste une histoire du cirque.
« Suzanne: une histoire (du cirque) est un ciné-spectacle sur ma rencontre avec une voltigeuse de cirque des années 1950. Suzanne, qui aura 90 ans en 2023, m’a transmis son histoire restée jusqu’ici dans l’oubli. A travers les images et les sons capturés, je raconte son histoire, et la drôle d’enquête que j’ai menée pour reconstituer son numéro avec son regard et des artistes de cirque d’aujourd’hui. Il sera question d’oubli, de mémoire, d’histoires dans l’Histoire, de liens qui nous unissent entre générations, du risque, de la mort (et donc inévitablement de la vie). »
Anna Tauber
Au départ, une rencontre.
En 2017, je rencontre par un heureux hasard de voisinage de ma grand-mère, Suzanne Marcaillou. Elle a 89 ans et a toujours vécu à Toulouse (son « pied à terre » comme elle dit, entre deux tournées voltigeuses). De 1948 à 1965, elle a présenté́ dans le monde entier un numéro de cirque: Les Antinoüs, un duo de cadre aérien avec Roger, son mari. Puis, il est devenu taxi et elle, secrétaire dans des grands hôtels toulousains, remisant cadre et archives de leurs tournées au grenier d’un immeuble qu’ils n’ont jamais quitté. Roger est mort en 1999 laissant Suzanne seule locataire de cet appartement sous les toits au centre de Toulouse que des promoteurs immobiliers de la gentrifrication ont récemment acheté (avec Suzanne dedans, luttant pour préserver son périmètre intime et son quotidien, au milieu des marteaux piqueurs, et en pleine crise du covid19).
A travers son récit, les documents et le matériel qu’elle a conservés, on retrace la vie des cirques de cette époque (Medrano, Bouglione, Amar) et on entrevoit la liberté́ offerte par ce métier extraordinaire où elle pouvait montrer sa force, son corps, son talent, voyager, avoir un salaire égal à son mari.
Parce qu’avec elle disparaitra bientôt une mémoire précieuse, j’ai vu dans cette rencontre, l’urgence d’en garder une trace, vivante et accessible.
Puis, l’idée d’un film documentaire.
Malgré la richesse de la documentation qu’elle a conservée, Suzanne m’a assuré dès le départ qu’il n’y avait pas de vidéo de son numéro. Un seul numéro joué pendant 15 ans, des milliers de fois, et nulle trace sur pellicule.
J’ai cherché sur internet, rien. La seule trace de leurs numéros hors de ses archives personnelles qu’elle connaissait est un livre de Pierre Lartigue sur le cirque à Toulouse que l’on peut trouver à la bibliothèque du Périgord à Toulouse.
Rapidement, je me suis donc mis en tête de parfaire la mémoire qu’elle avait constituée en cherchant à recréer son numéro à partir de ses photos, de ses articles et de son récit, avec des amis acrobates aujourd’hui. Et j’imaginais, faire de cette recherche un film documentaire.
Au fil de cette drôle de recherche dont je filmais les étapes, et d’échecs en rebondissements, j’ai retrouvé des archives dont elle ignorait l’existence et un spectateur de leur numéro…
Et finalement, une tournure inattendue.
D’une simple idée de « mémoire à compléter », au fil de ces aventures et du partage de ce récit, sont nés une sorte d’anti-enquête, la volonté de fabriquer avec ça une forme de spectacle vivant entre cinéma, conférence et spectacle, et un travail au cadre singulier à partir de ce cirque d’hier nourri des élans d’aujourd’hui.
Suzanne : une Histoire (du cirque), ce sera donc l’histoire de Suzanne (mais pas que), un peu de la mienne (mais pas que), nos échanges (mais pas que), et de nombreuses digressions ou pirouettes (surtout) car la vie dépasse toujours la fiction.
Pour Suzanne, son histoire, sa beauté, son mystère,
Pour ce que le cirque ne nous dit pas de lui-même,
Pour cette mémoire qui s’efface, ces traces qu’on ne regarde pas, ces vieux qu’on nie,
Pour ma peur de la disparition,
Pour mon goût d’apprendre et d’essayer encore,
Pour le cinéma et le cirque, qui commencent tous deux par un « ci » (seulement ?)
A la réalisation et à la scène : Anna Tauber avec la complicité de Fragan Gehlker
Au montage: Ariane Prunet
Au numéro de cadre retrouvé : Simon Bruyninckx, Marine Fourteau et Luke Horley
Aux conseils pour muscler le propos : Perrine Carpentier et Aziz Drabia
Aux costumes et accessoires: Marie-Benoîte Fertin, Héloïse Calmet et Lise Crétiaux
A la caméra: Anna Tauber, Lucie Chaumeil et Zoé Lamazou
A la documentation: Suzanne Marcaillou et François Rozès
Au générique de fin: Tsirihaka Harrivel
Au son et à la lumière: A compléter.
Une production d’Avant La Faillite et L’Association du Vide
Coproductions et résidences :
Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et Le Cirque Théâtre d’Elbeuf, Le Palc – PNC de Châlons-en-Champagne, Le Carré Magique – PNC Lannion-Trégor, Latitude 50, Pôle arts du cirque et de la rue de Marchin (Belgique), L’Azimut – PNC Antony, Espace Périphérique – La Villette
Autres soutiens :
L’Essieu du Batut, Le Pop Circus, La Grainerie, La Martofacture, Les Quinconces-L’Espal, scène nationale du Mans, Le Canal-Théâtre à Redon, Le Ciné Manivel à Redon, Les Tob’s
Lieu: salle de spectacle ou de cinéma
Jauge : elle dépend du lieu et du contexte
Durée : 1h30 (en cours de création, 1h30 serait le maximum souhaité mais c’est à préciser)
Public conseillé: à partir de 10 ans (à partir de la 6ème pour les représentations scolaires)